Issiaka Sangaré, ancien secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), a récemment pris la parole après son éviction par Pascal Affi N’Guessan, président du parti. À seulement 13 mois des prochaines élections présidentielles, le FPI traverse une crise interne importante, exacerbée par des divergences sur la direction et la gestion du parti.
Dans une interview accordée à Alerte Info, Issiaka Sangaré a révélé que les tensions actuelles au sein du parti trouvent leur origine dans des désaccords profonds sur la manière dont Affi N’Guessan gère le FPI. Selon lui, la crise a véritablement éclaté lorsque le président du parti a décidé unilatéralement de rompre l’alliance entre le FPI et le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le parti au pouvoir.
Sangaré explique que cette rupture aurait dû être précédée d’un bilan collectif pour évaluer les résultats de cette collaboration.
Cependant, Affi N’Guessan aurait refusé cette démarche, ce qui a suscité des interrogations au sein de la direction du parti. “Nous avons rapidement suspecté qu’il cachait des informations importantes”, a déclaré Sangaré. Il a ensuite fait allusion à des transactions financières, notamment une affaire dans laquelle Affi N’Guessan aurait reçu 100 millions de FCFA du RHDP pour financer les campagnes municipales et régionales de 2023 dans le Moronou. Cette somme n’aurait pas été officiellement communiquée aux membres du parti. << Tout le reste n’était que de la manipulation, sa décision est déjà prise depuis bien longtemps. Il ne voulait qu’utiliser le dilatoire pour entraîner le parti dans cette démarche. Donc il est bien évident que le point de non-retour était atteint >>>
Un autre point de discorde est la décision unilatérale de Pascal Affi N’Guessan de répondre à “l’appel de Bonoua”, une initiative lancée par Laurent Gbagbo en juillet 2023. Sangaré estime que cette décision était préméditée depuis longtemps et accuse Affi N’Guessan d’avoir manipulé le parti pour le pousser dans cette direction sans concertation préalable. Pour Sangaré, cette gestion autoritaire du parti par Affi N’Guessan reflète une vision personnelle du pouvoir, comparable à celle d’une entreprise privée. Il regrette l’absence d’échanges et de courtoisie avec ses collaborateurs, affirmant que le FPI appartient à tous ses membres et ne devrait pas être dirigé de manière unilatérale.
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Malgré ces divergences, Issiaka Sangaré et ses partisans restent déterminés à poursuivre leur combat pour réorganiser le parti de l’intérieur et ramener le FPI sur une voie qui reflète les aspirations de ses membres. “Nous continuerons de nous organiser pour mener des actions qui permettront au parti d’atteindre le niveau souhaité”, a conclu Sangaré, appelant à une refonte de la gestion interne du FPI.
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