Israël a mené lundi (21) des frappes aériennes contre une société financière liée au Hezbollah au Liban, alors que l’armée étend son offensive contre le mouvement islamique soutenu par l’Iran après près d’un mois de guerre. L’envoyé spécial des États-Unis, Amos Hochstein, est arrivé au Liban, où il négocie avec le président du Parlement, Nabih Berri, un allié influent du Hezbollah et chargé de négocier un cessez-le-feu.
Des attentats à la bombe lundi à Tyr et Nabatiyeh, deux villes du sud du Liban, ont visé les bureaux de la société financière Al-Qard al-Hassan, soumise aux sanctions américaines, causant « d’immenses dégâts », selon l’agence de presse libanaise Ani.
Faisant état de « violents affrontements » entre soldats israéliens et combattants du Hezbollah, l’agence a ajouté que « l’ennemi tente d’avancer devant Aita el-Chaab », un village du sud du Liban à la frontière avec Israël. La chaîne Al-Jazeera a diffusé des images montrant des chars israéliens aux abords du village.
Au cours du week-end, l’armée de l’air israélienne avait multiplié ses frappes à travers le Liban, frappant pour la première fois les bureaux de la même compagnie dans la banlieue sud de Beyrouth, l’un des fiefs du mouvement chiite, et à Baalbeck, dans l’est du Liban.
Élargissant son offensive au-delà des cibles militaires qu’elle avait ciblées jusqu’ici, l’armée a annoncé lundi avoir mené des attaques « contre des dizaines d’installations utilisées » par le Hezbollah « pour financer ses activités terroristes contre l’État d’Israël », précisant avoir comme visant les secteurs de Beyrouth et du sud du Liban et qu’il avait « attaqué profondément en territoire libanais ».
Sur le lieu de l’attaque, près de Beyrouth, les photographes de l’AFP ont aperçu un amas de décombres et de métal tordu.
Al-Qard Al-Hassan est une institution financière liée au Hezbollah qui accorde des microcrédits dans un pays où le système bancaire traditionnel s’est effondré en raison de la crise économique. Elle fait partie d’un réseau d’associations, d’écoles et d’hôpitaux qui ont contribué à former sa population.
Les États-Unis veulent mettre fin au conflit « le plus rapidement possible »
Amos Hochstein, un émissaire des États-Unis, est arrivé lundi au Liban où il devrait rencontrer le président du Parlement, Nabih Berri, un allié influent du Hezbollah et chargé de négocier un cessez-le-feu au nom du mouvement, qui a été la cible d’intenses bombardements israéliens.
Le responsable américain a débuté sa visite dans la capitale libanaise à la résidence du président du Parlement, Nabih Berri, comme l’a rapporté un correspondant de l’AFP. L’émissaire américain devrait également s’entretenir avec le Premier ministre Najib Mikati. Hochstein a déclaré que Washington souhaitait mettre fin au conflit entre le Hezbollah et Israël « le plus rapidement possible ».
Les bombardements israéliens qui ont débuté le 23 septembre se sont transformés en une guerre ouverte avec le Hezbollah. Le chef du mouvement islamique chiite, Hassan Nasrallah, a été tué quatre jours plus tard dans des bombardements d’une violence sans précédent, réduisant plusieurs bâtiments en ruines.
Réactions et réflexions internationales
L’Allemagne attend du gouvernement israélien qu’il « clarifie tous les incidents » affectant la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul) et a « demandé » lundi des éclaircissements sur la destruction d’une tour d’observation et d’une clôture dans le sud du pays.
Selon la Unifil, une « excavatrice » de l’armée israélienne a « délibérément démoli » une « tour d’observation et une clôture » sur un poste de mission humanitaire dimanche (20), ce qui a suscité « la plus grande inquiétude » à Berlin, a déclaré une porte-parole d’Itamaraty. lors d’une conférence de presse.
Dans le domaine économique, le dollar et l’or se sont renforcés lundi, avec l’intensification des attaques israéliennes au Liban et la « coopération » de la Corée du Nord avec la Russie, renforçant le choix des marchés en matière de valeurs refuges.
“Les tensions géopolitiques continuent de susciter l’intérêt pour les valeurs refuges”, a expliqué Frank Watson, analyste chez Kinesis Money.
Le marché attend également une réponse d’Israël à l’attaque de missiles menée par l’Iran le 1er octobre.