Placé sous mandat de dépôt en août 2024, Steve Amoussou sera jugé ce lundi 7 octobre 2024 lors d’une audience publique à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Présenté comme le webactiviste et chroniqueur politique « Frère Hounvi », il devra répondre de trois chefs d’accusation.
Bénin : Steve Amoussou devant la Criet ce lundi
Kidnappé à Lomé et ramené de force à Cotonou, Steve Amoussou devra répondre à plusieurs accusations devant la Criet ce lundi. Trois chefs d’accusation pèsent contre lui : « harcèlement par voie électronique, publication de fausses nouvelles et provocation directe à la rébellion« .
Dans les chroniques qui lui sont attribuées, Steve Amoussou, présumé être « Frère Hounvi », critique de manière acerbe le gouvernement. Il porte parfois de graves accusations contre le régime, notamment contre le président de la République. Presque tous les ministres ont été visés. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a également été à plusieurs reprises la cible de la plume critique du chroniqueur, dont les textes sont enregistrés et diffusés sur les réseaux sociaux.
Steve Amoussou n’a jamais revendiqué une appartenance à un parti politique. Cependant, il n’est pas mal vu au sein de l’opposition, bien qu’il lui arrive parfois de critiquer aussi ses membres. Boni Yayi, le parti « Les Démocrates » et la FCBE n’ont pas été épargnés.
Steve Amoussou est-il vraiment « Frère Hounvi » ? La question demeure. Ce qui est certain, depuis l’incarcération de Steve Amoussou, aucune nouvelle chronique signée « Frère Hounvi » n’a été publiée sur la toile.
Arrêté dans des conditions illégales
Exilé au Togo depuis quelques années, Steve Amoussou a été enlevé par un groupe de civils. Avec des complicités établies à Lomé, il a été localisé puis kidnappé. Ses ravisseurs l’ont ensuite conduit à Cotonou où il a été remis à la police.
Face à cette opération illégale, la justice togolaise a réagi fermement et a émis des mandats d’arrêt internationaux contre les présumés ravisseurs, qui ont été identifiés comme étant Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi et Ouanilo Médégan Fagla, Directeur du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN).
En réponse, la justice béninoise s’est saisie du dossier. Un procès rapide a été organisé le mardi 3 septembre pour juger les trois mis en cause. Lors de ce procès tenu à la Criet, les ravisseurs présumés ont affirmé avoir agi pour le compte d’un particulier, un Béninois vivant en Indonésie, avec qui Steve Amoussou aurait un différend de 10 millions de francs CFA.
Dans son verdict final, la Criet a condamné Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi à 24 mois de prison, dont 12 mois ferme, pour « arrestation illégale ». En revanche, Ouanilo Médégan Fagla, Directeur du CNIN, a été acquitté.