Une étudiante iranienne a été arrêtée après avoir manifesté en sous-vêtements devant l’Université libre de Téhéran, la capitale du pays. L’épisode a eu lieu samedi (2), mais les images de la jeune femme sont devenues virales sur les réseaux sociaux ces dernières heures. Cette affaire intervient un peu plus de deux ans après la mort de Mahsa Amini, qui avait alors déclenché de violentes manifestations à travers le pays.
La vidéo montre la jeune étudiante en culotte et soutien-gorge assise sur les marches de la cour pendant qu’un concierge à côté d’elle fait le lien. Puis elle se lève et longe l’avenue sur quelques mètres.
Un peu plus loin, la jeune femme est entourée de femmes portant la burqa qui la poussent avec force dans une voiture. Elle aurait enlevé ses vêtements pour protester contre les gardiens de l’université qui lui demandaient de respecter le port du hijab et auraient déchiré ses vêtements.
L’université affirme que la jeune étudiante est mère de deux enfants et souffre de problèmes psychologiques dus à sa séparation d’avec son mari. Elle a été emmenée au commissariat avant d’être envoyée à l’hôpital.
In Iran, a student harassed by her university’s morality police over her “improper” hijab didn’t back down. She turned her body into a protest, stripping to her underwear and marching through campus—defying a regime that constantly controls women’s bodies. Her act is a powerful… pic.twitter.com/76ekxSK7bI
— Masih Alinejad 🏳️ (@AlinejadMasih) November 2, 2024
Réactions de soutien
Les actrices iraniennes ont exprimé leur solidarité avec l’étudiante. Les avocats se sont également déclarés prêts à la défendre.
« Une étudiante harcelée par la police des mœurs de son université à cause de son hijab « inapproprié » n’a pas reculé. Elle a transformé son corps en manifestation, se déshabillant jusqu’en sous-vêtements et marchant à travers le campus. Son geste est un puissant rappel de la lutte des Iraniens. « Les femmes pour la liberté. Oui, nous utilisons notre corps comme une arme pour lutter contre un régime qui tue les femmes parce qu’elles montrent leurs cheveux », a écrit la journaliste et militante iranienne Masih Alinejad sur son compte X.
Les organisations internationales de défense des droits humains ont demandé la libération immédiate de la jeune femme, notamment Amnesty International en Iran : « Les autorités iraniennes doivent immédiatement libérer l’étudiante universitaire qui a été violemment arrêtée le 2 novembre après avoir enlevé ses vêtements pour protester contre un comportement abusif en matière de sécurité », affirme l’organisation. message sur le compte X.