Lassina Bamba est le promoteur des Journées Internationales de l’Entrepreneuriat féminin (JIEFA) qui seront à leur 2ème édition à Bouaké en Côte d’Ivoire, les 27-28 juillet 2024. Dans cet entretien qu’il a accordé à Ivoiractu.net, il fait large un tour d’horizon de cette activité qui est déjà inscrite en bonne place sur l’agenda de la gent féminine dans la sous-région ouest-africaine.
C’est quoi les Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA) ?
Les Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA) constituent un programme d’aides, de formations et d’accompagnement pour créer et booster des dynamiques entrepreneuriales au service de l’égalité du genre, l’employabilité et l’autonomisation notamment des femmes qui sont la matrice, le socle de l’humanité. Autrement dit, dans le cadre des activités des JIEFA, nous travaillons à bâtir et à consolider un écosystème dynamique de formation, d’accompagnement global au service du développement inclusif, solidaire et intégré à partir de la promotion de l’entrepreneuriat notamment des femmes.
Mieux, les JIEFA se veulent une plateforme de rencontre incontournable socioculturelle, économique et d’intégration intergénérationnelle par la promotion de l’Entrepreneuriat notamment de la Femme avec un écho national et international pour la construction et la production d’une croissance partagée, durable, inclusive et solidaire conformément au Programme de développement durable (Agenda 2030) de l’ONU et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Quel bilan faites-vous de la 1ère édition tenue à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso ?
La première édition des JIEFA s’est réalisée en novembre 2018 à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso avec le soutien, l’accompagnement et la participation des autorités burkinabè notamment du Secrétaire général du gouvernement et du Président du Conseil régional des Hauts-Bassins.
Cette 1ère édition qui enregistra la participation de plus de 125 personnes (Autorités, entrepreneur(e)s, étudiant(e)s ..,) permit de renforcer notre espoir et les bases de notre engagement au service du développement local, durable et intégré dans nos pays. Mieux, les recommandations de cette édition permirent aux autorités nationales et territoriales du Burkina Faso de renforcer les dispositifs d’accompagnement, de formation et d’accès au financement des femmes et des jeunes notamment de la ruralité.
Nous pouvons, des années après, affirmer et soutenir que le bilan de la 1ère édition des JIEFA est largement positif. C’est d’ailleurs ce qui nous permet d’être encore là aujourd’hui malgré les difficultés et surtout de renforcer encore plus notre engagement au service de l’égalité du genre, l’autonomisation, l’employabilité des femmes en Afrique.
Pourquoi le choix de Bouaké pour abriter ces rencontres ?
Nous serons globalement à la sixième (6ème) édition les 27-28 juillet 2024, mais, la deuxième édition (2ème) successive en Côte d’Ivoire après celle de 2023 à Bouaké.
La ville de Bouaké au regard de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire est une ville résiliente en construction progressive à l’instar des autres villes du pays du Président Alassane Ouattara. Le choix de Bouaké s’explique donc par plusieurs raisons, entre autres pour :
- Apporter notre contribution au processus de décentralisation de la production et la valorisation de la richesse locale,
- Participer à la dynamique de résilience de cette ville martyre des différentes crises qu’a connues la Côte d’Ivoire,
- Nous rapprocher davantage des populations de l’intérieur et de la ruralité.
Nous travaillons à faire de l’entreprenariat un outil au service de la résilience, d’égalité du genre, d’autonomisation et d’employabilité des femmes et des jeunes. Bouaké qui est une ville résiliente de l’intérieur est pour nous mieux indiquée pour abriter ces rencontres.
Quelles sont les innovations majeures de cette édition 2024 des JIEFA ?
Chaque édition est singulière et s’inscrit dans la dynamique des recommandations de la précédente avec différentes innovations tenant toujours compte des réalités du terrain et de l’évolution de l’environnement. L’édition précédente, nous avons lancé avec le soutien de la Direction régionale des eaux et forêts de Gbêkê, une campagne d’éveil de conscience sur l’économie verte, l’importance et la nécessité de protéger la faune et la flore afin de lutter contre le réchauffement climatique au travers d’une cérémonie de planting.
Pour cette 2ème édition successive dans la deuxième ville ivoirienne, nous aurons en plus de la valorisation du savoir, savoir-faire, savoir-être et du réseautage, la projection du film «Kahonam» de Mme Adeline Camara, un film d’éveil de conscience sur les effets des excisions dans la société, et la dédicace du dernier roman du Journaliste Alafé Wakili, fondateur, Directeur général du Groupe de médias l’Intelligent d’Abidjan à savoir «CANPUTSCHFOOT : du coup d’éclat au coup d’Etat» pour promouvoir la culture de la lecture.
Cette édition articulée autour de différents moments forts d’exposition, de réseautage et de partages d’expériences sera une vraie dynamique d’échanges riches entre plusieurs acteurs.
Avez-vous le sentiment que les femmes n’entreprennent pas assez ?
L’Entrepreneuriat des Femmes n’est pas une dynamique nouvelle notamment en Afrique. Mais, il doit être soutenu, accompagné par la formation, le financement et mobiliser les énergies pour en faire un outil au service du développement inclusif, participatif, solidaire et intégré. Car, aucun développement durable ne saurait être possible sans la femme. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous travaillons avec nos partenaires dans le cadre des Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA) pour faire de «l’Autonomisation de la femme» notamment Africaine qui est un enjeu local, national, régional et mondial une réalité.
En somme, la mobilisation de l’entrepreneuriat féminin est important voire même indispensable pour l’autonomisation de la femme, la construction d’un environnement de paix sociale, de développement inclusif, durable, solidaire et intégré.
Nous abordons donc le sujet de l’entrepreneuriat féminin dans un ensemble global d’interaction et d’écosystème à la fois social, politique, culturel et économique. Il appartient donc aux différents acteurs de s’en approprier et d’y travailler dans une approche inclusive participative et d’intelligence collective comme nous le faisons avec les Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA) afin de le booster et pérenniser.
Quel est le suivi après une édition des JIEFA ? Y’a-t-il un suivi, un coaching qui se fait derrière pour les femmes les plus entreprenantes ?
Depuis la 1ère édition, nous avons accompagné et soutenu plus de 630 femmes et jeunes sur fonds propres en France, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, le Mali et le Bénin.
Il faut noter que chaque édition est sanctionnée par un rapport avec des recommandations que nous travaillons à mettre en application entre deux éditions dans un processus dynamique de construction et de transformation mentale pour un changement radical de paradigme afin de contribuer à relever le défi de l’implication effective et totale de la femme dans le processus de décision et de production de la richesse dans le respect de «l’égalité du genre et de la parité» et ainsi lutter contre les exclusions, les inégalités sociales et le fondamentalisme radical.
En dehors donc des formations, l’accompagnement, des séances de coaching sur mesure, nous travaillons avec des acteurs et partenaires (publics, privés) nationaux et internationaux au développement pour la création d’un écosystème favorable à l’innovation entrepreneuriale, à l’entrepreneuriat et au financement des projets de femmes et de jeunes notamment de la ruralité.
Qui sont ceux qui peuvent prendre part aux JIEFA ?
Les JIEFA plus qu’un événement constituent une rencontre d’opportunité d’affaires, de réseautage, de formation, de visibilité et de communication incontournable avec un écho national et international. Elles sont donc ouvertes à tous les acteurs (hommes, femmes.)
Tous (entrepreneur(e), étudiant(e), journaliste, paysan(e), artisan(e)…) peuvent et doivent participer pour faire du développement durable inclusif, partagé, solidaire et intégré une réalité.
Nous lançons à cet effet une invitation de solidarité, de mobilisation à l’adresse de tous les acteurs et partenaires au développement d’ici et d’ailleurs à nous rejoindre dans la dynamique.
Nous devons individuellement et collectivement nous approprier la dynamique et les différents projets des Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA). Car, c’est ensemble que nous réussirons à relever l’ensemble des défis du développement pour une Afrique inclusive, intégrée et prospère. Rendez-vous donc est pris les 27-28 juillet à Bouaké pour les JIEFA Expo Bouaké 2024.
Combien de personnes (Exposants, visiteurs, panelistes) attendez-vous ?
La particularité des JIEFA réside dans la mobilisation de différents acteurs dont les actions sont complémentaires et interdépendantes pour le développement inclusif, participatif, intégré indispensable à l’autonomisation et l’employabilité de la femme.
Se basant sur les expériences passées, nous attendons pour cette édition environ 3500 participants voire plus. Nous travaillons donc avec nos différentes équipes et nos partenaires pour faire de ce rendez-vous une réussite et un moment de mobilisation exceptionnelle.
C’est quoi les perspectives, la prochaine étape pour les JIEFA ?
Nous travaillons chaque jour à faire du développement durable, intégré et solidaire une réalité indispensable à l’égalité du genre, l’autonomisation et l’employabilité des femmes et des jeunes.
Les perspectives, c’est de mettre en place avec le soutien de partenaires, philanthropes, un fonds JIEFA pour le financement des micro-projets, des projets de femmes et de jeunes notamment de la ruralité. En plus de ce fonds, nous travaillons pour la création d’un écosystème d’incubateurs pour la formation, l’accompagnement continu et le suivi des femmes et des jeunes pour une bien prise en charge de leurs besoins et la pérennisation de leurs projets respectifs.
Nous y travaillons sans relâche dans la persévérance avec espoir, détermination et abnégation. Rendez-vous les 27-28 juillet à Bouaké.
Réalisé par Stéphane Badobré