Après la catastrophe naturelle qui a frappé l’Espagne mardi 29 octobre dernier, qui a tué au moins 217 personnes et laissé des dizaines de disparus, il y a eu non seulement un déluge, mais aussi une vague d’informations trompeuses, fausses et exagérées, en plus des fausses alertes sur les réseaux sociaux, augmentant le chaos.
Le premier à avoir souligné le terrible danger que représentent les informations sur les réseaux sociaux a été José Miguel Basset, chef des pompiers de la province. « L’ampleur des fausses nouvelles provoque des troubles de l’ordre public et perturbe le travail des services d’urgence », dit-il.
Une multitude de fausses nouvelles ont circulé, par exemple, affirmant qu’une municipalité entière serait évacuée, ou que dans des villes comme Sedavi ou Alfafar, il y avait des inondations faisant davantage de victimes, ou encore que le numéro d’urgence, le 112, avait cessé de fonctionner.
Fausses nouvelles dangereuses sur la rupture des barrages de Valence
L’extrême droite, en particulier, et de nombreux internautes facilement séduits par les théories du complot, diffusent des fausses nouvelles extrêmement dangereuses selon lesquelles les barrages près de Valence seraient en panne.
Tout a commencé avec une fausse alerte sur WhatsApp, relayée ensuite par plusieurs réseaux sociaux, affirmant que plusieurs barrages, dont ceux de Manises et Benagéber, étaient tombés en panne et qu’un autre tsunami d’eau était sur le point de s’abattre sur Valence et ses environs.
Mais cela ne s’est pas arrêté là, car plusieurs membres de Vox, le parti d’extrême droite espagnol, ont eu l’idée complètement insensée que les inondations et les crues étaient dues au fait que le gouvernement espagnol avait délibérément ouvert les vannes d’un grand barrage. Le leader de Vox, Santiago Abascal, a accusé les socialistes (au pouvoir dans le gouvernement de la région) d’avoir détruit les réservoirs d’eau du pays, cause du drame.
Cependant, dans une incroyable démonstration de solidarité, des milliers de bénévoles ont aidé la population locale à nettoyer les rues et les garages. Mais dans certains cas, ils ont été empêchés d’entrer parce qu’ils bloquaient l’accès aux sauveteurs.
Colère des sinistrés
Les victimes du désastre ont manifesté leur colère à Paiporta, l’épicentre du désastre, contre le roi Felipe VI et la reine Letizia. La foule les a insultés aux cris de « meurtriers » et leur a jeté de la boue. Le couple royal s’en est sorti indemne mais a décidé de suspendre son programme de visites dans d’autres zones touchées par mesure de précaution.