Le nombre de victimes signalant des violences conjugales a augmenté de 10 % entre 2022 et 2023, selon une étude française publiée ce mercredi (6). Environ 271 000 victimes, en grande majorité des femmes, ont été recensées par la police française en 2023, un chiffre qui représente un doublement depuis 2016 dans un contexte de « libération de la parole ».
Le nombre de victimes enregistrées a augmenté de 10 % entre 2022 et 2023, selon l’étude annuelle du Service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI), qui attribue cette croissance continue au « contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes ». victimes. »
Comme les années précédentes, la grande majorité des victimes sont des femmes (85%), tandis que les auteurs sont majoritairement des hommes (86%) et de nationalité française (83%), selon le SSMSI.
« Cette augmentation du nombre de victimes enregistrées montre que les femmes continuent d’être de plus en plus disposées à franchir le pas du dépôt de plainte, ce qui est une excellente nouvelle », a déclaré à l’AFP Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.
« Maintenant, il faut que les budgets suivent. Nous avons besoin de plus de ressources pour soutenir, enquêter, écouter, juger et, surtout, soutenir les victimes qui, à partir du moment où elles portent plainte, se mettent en danger », ajoute-t-il en faisant référence à aux risques de représailles de la part de son conjoint ou ex-conjoint.
Selon le ministère de l’Intérieur, les deux tiers des cas de violence domestique (64 %) impliquent des violences physiques.
Trente-deux pour cent des victimes ont subi des violences verbales ou psychologiques, notamment du harcèlement (17 %), des menaces (12 %), des atteintes à la vie privée (1 %) ou encore des insultes et diffamations (1 %). Quatre pour cent ont été victimes de violences sexuelles.
Peu de plaintes
Pour 2% des victimes de harcèlement, les costumes ont conduit au suicide ou à une tentative de suicide, précise le SSMSI.
Comme en 2022, les départements du Pas-de-Calais, de la Réunion, du Nord, de la Somme et de la Seine-Saint-Denis « sont parmi ceux où les taux de victimes recensées pour mille habitants » les plus élevés entre 15 et 64 ans, selon l’année 2022. Ministère.
Ces données ne représentent pas le phénomène de violence domestique dans sa totalité, car les victimes enregistrées par les services de sécurité ne représentent qu’une partie des personnes qui subissent ce type de violence chaque année, et « ces faits pourraient ne jamais être signalés ou l’être davantage ». en retard », constate le SSMSI.
Selon l’enquête « Security Experience and Perception » (VRS), seules 14 % des victimes ont porté plainte auprès des services de sécurité pour les actes qu’elles ont subis en 2022.
Pour le ministère de l’Intérieur, la prise de conscience de la société sur le phénomène des violences conjugales et les mesures adoptées depuis 2019 pour inciter les victimes à porter plainte semblent « avoir davantage profité aux dossiers plus anciens qu’aux plus récents » : la « proportion de victimes ayant déposé une plainte » Les plaintes pour événements survenus avant l’année d’enregistrement sont passées de 19% en 2016 à 29% en 2022″ et sont restées « stables en 2023 », selon les autorités.
Les associations féministes demandent régulièrement au président Emmanuel Macron, qui a fait de la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes et contre les violences faites aux femmes une « grande cause nationale », de renforcer les dispositifs existants et d’augmenter le budget alloué à cette cause.
Ils réclament, entre autres, « une législation contre les violences sexuelles » et un budget de 2,6 milliards d’euros par an.