Au cours des dernières 24 heures, la police de Lisbonne a arrêté 13 personnes soupçonnées d’être impliquées dans les émeutes de ces derniers jours dans la banlieue de la capitale portugaise. Depuis lundi (21), la ville est le théâtre d’actes de violence déclenchés par la mort du Cap-Verdien Odair Muniz, âgé de 43 ans, abattu par la police dans la nuit de dimanche (20).
Selon les autorités de la Sécurité Publique, 45 incidents d’incendie de mobilier urbain ont été enregistrés dans la nuit de mercredi (23) dans la région métropolitaine de São Paulo. Un véhicule a été endommagé, deux autobus, huit voitures et une moto ont été incendiés et trois personnes ont été blessées, dont le conducteur de l’un des autobus, dans un état grave. Il a subi des brûlures au visage, à la poitrine et aux membres supérieurs.
Mercredi, le Premier ministre Luís Monténégro a déclaré qu’il augmenterait les moyens pour contenir la violence. Le gouvernement a rencontré ce jeudi (24) les maires de la région métropolitaine de São Paulo pour discuter des émeutes.
Les quartiers qui ont été le théâtre de violences sont loin de Zambujal, où vivait Odair Muniz. Les agents ont déclaré qu’il s’est enfui lorsqu’il a vu la voiture et s’est réfugié dans le quartier voisin de Cova Moura, où, lorsqu’il a été approché, il a résisté à son arrestation et a tenté d’attaquer les policiers avec un couteau.
Des ONG contre le racisme ont contesté la version policière et réclamé une enquête « sérieuse et impartiale » pour déterminer « toutes les responsabilités ».
L’Inspection générale de l’administration interne et le Secrétariat de la sécurité publique ont ouvert une enquête pour enquêter sur l’affaire. L’agent qui a tiré sur Odair est visé par des poursuites judiciaires.
Pays calme
Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa s’est exprimé mercredi dans une note publiée sur le site Internet de la présidence, dans laquelle il déclare être « en contact avec le gouvernement et les présidents des chambres municipales d’Amadora et d’Oeiras », villes du grand Lisbonne, principale points des émeutes.
Dans la note, le président souligne que « la sécurité et l’ordre public sont des valeurs démocratiques dont il importe de garantir la préservation, notamment à travers le rôle des forces de sécurité ». Il rappelle également que la société portugaise, « malgré les problèmes et les inégalités sociales, économiques, culturelles qui la caractérisent encore, est une société globalement pacifique » et veut continuer à l’être, « sans instabilité et, encore moins, sans violence ».
Ce type de violence est rare au Portugal. Zambujal est un quartier soi-disant calme de la ville d’Amadora, où vit une population métisse. Une manifestation pacifique à l’appel des associations d’immigrés a été convoquée vendredi (25) contre la politique d’immigration du gouvernement.