La presse française souligne l’ouverture ce lundi (14) du Mondial de l’Automobile de Paris 2024. Le virage des constructeurs automobiles et de l’industrie des pièces automobiles vers la production de véhicules électriques a commencé et est entré dans une voie de non-retour, dans la perspective de la fin. des ventes de voitures essence et diesel en 2035, comme l’Union européenne s’y est engagée. Cependant, le marché européen est menacé par les voitures électriques chinoises, moins chères que celles produites dans le bloc.
Les constructeurs automobiles européens traversent une période de baisse des ventes et de contraction du marché, mais tous ne réagissent pas avec pessimisme quant à l’avenir des voitures électriques.
Le journal Le Figaro prédit un spectacle “festif”, avec le retour des constructeurs américains, comme Tesla, Ford et Cadillac, la marque mythique de GM qui présentera ses modèles électriques dans la capitale française. Le groupe Volkswagen s’installe à Paris avec les marques Audi et Skoda. L’allemand BMW et le coréen Kia présentent également leurs nouveaux modèles. Les Chinois, toujours présents dans les showrooms occidentaux, sont arrivés en force avec les constructeurs BYD, Xpeng et MG (Saic). Renault est à l’aise avec les derniers modèles de Dacia, Alpine et un concept car Losange. Le groupe Stellantis participe avec certaines de ses quinze marques (Peugeot, Citroën, Alfa Romeo), dont le chinois Leapmotor, constructeur dont il détient 21 % du capital.
Ces quatre dernières années, la production automobile a chuté de 30 % en Europe, souligne le journal Les Echos. Le quotidien économique prévoit la fermeture inévitable d’usines dans les années à venir, principalement en Allemagne, en France et en Italie. Durant cette période, pour s’adapter à un contexte de baisse du volume des ventes, les constructeurs automobiles ont augmenté leurs marges bénéficiaires, ce qui leur a permis de financer des usines moins sollicitées, note le journal français. Mais cette solution a atteint ses limites et la fermeture d’usines industrielles inutilisées a déjà commencé à être annoncée en Allemagne.
Menace chinoise
L’arrivée des constructeurs chinois va encore aggraver le problème. Pour l’heure, seule une voiture électrique sur dix vendue en Europe est d’une marque chinoise. Mais ils pourraient capter 10 % du marché européen en 2030, soit 1,5 million de véhicules vendus. Aux automobiles, il faut ajouter l’ouverture d’usines de marques chinoises dans le bloc. Pour échapper aux barrières commerciales imposées par l’Union européenne, les constructeurs automobiles chinois ont ouvert des usines dans le bloc. BYD produit déjà en Hongrie et ouvrira bientôt des lignes de production en Turquie.
Pour réduire cet écart de compétitivité, Plateforme Automobile appelle à un “électrochoc pour la filière automobile” et réclame un fonds européen de soutien à l’industrie, des mesures de formation aux métiers d’avenir, mais, avant tout, une harmonisation des subventions à travers le continent. Ces fameuses incitations à l’achat de véhicules électriques ne sont pas les mêmes partout en Europe. Et surtout, elles ne sont pas stables : selon Plateforme Automobile, rien qu’en France, la réglementation a changé 15 fois en 5 ans.
