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Mylène Doukouré, ancienne Awoulaba et commissaire général du festival HANDIMAM, lance un cri de coeur pour les personnes vivant avec un handicap

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Mylène Saihonon Doukouré est une ancienne reine de beauté. Elle a été respectivement Miss N’Zi Comoé en 2001 à Daoukro, première Saraman (dauphine) à Awoulaba 2014 à Aboisso et Awoulaba dans la commune de Marcory ainsi que deuxième Saraman à la finale de ce concours. En plus de cela, elle est une grande passionnée de culture surtout dans la confection de pagnes tissés avec le raphia. 

Cette femme dynamique est à la tête d’un centre artisanal à Datta dans la région du Lôh-Djiboua qui est le Centre des Métiers Artisanaux et de la Valorisation Culturelle (CMAVAC). Avec un grand cœur également, elle est énormément préoccupée par la condition des personnes vivant avec un handicap et vulnérables. 

Raison pour laquelle, Mylène Saihonon Doukouré a créée deux ONG qui sont l’Association pour le Bien-être de l’Enfance en Difficulté de Côte d’Ivoire (ABED-CI) et Aide et Soutien aux Femmes et Enfants Vulnérables (ASOFEV). Elle est le commissaire général du festival Handicapé ou pas Marchons main dans la main en abrégé HANDIMAM qui sera à sa troisième édition en avril 2025 à Divo. 

Son engagement pour ces personnes souvent marginalisées dans la société lui a donné l’occasion de participer du 13 au 18 août dernier à l’édition 2024 du Djaka Festival Klalebé à Divo où elle a reçu lors de la nuit de l’excellence le prix de la meilleure initiative féminine de la région du Lôh-Djiboua. Après sa distinction, la fille originaire de Datta dans le département de Lakota a bien voulu accorder une interview à votre site préféré lemeridien.ci pour parler de ses projets à court, moyen et long terme.  

Quel sentiment vous anime après avoir reçu le prix de la meilleure initiative féminine lors de la cérémonie de l’excellence à l’occasion du Djaka Festival ?

Je remercie le seigneur pour cette distinction et suis très reconnaissante et heureuse d’avoir reçu ce prix. 

Ce prix vous motive encore davantage à aller plus loin ?

Oui et pour ce faire, le samedi 14 septembre prochain, j’ai été choisie comme marraine pour un dîner-gala par les personnes vivant avec un handicap à Gagnoa dans la région du Gôh. 

Est-ce que votre festival HANDIMAM sera–t-il toujours organisé à Divo?

Non! Le HANDIMAM sera pas mobile. On veut faire de ce festival une plaque tournante du festival des handicapés du monde entier. Parce qu’à ce que je sache, c’est le premier festival dédié aux personnes vivant avec un handicap qui existe en Afrique et peut-être hors de l’Afrique. Donc, je pense que nous allons faire peut-être trois ou quatre éditions dans le Lôh-Djiboua. Ensuite, nous allons sortir pour aller dans d’autres régions et peut-être dans trois ans au Burkina Faso, parce que les gens réclament  déjà ce festival là-bas. 

Quelle autre région de la Côte d’Ivoire pourrait abriter une édition du HANDIMAM après le Lôh-Djiboua ? 

Nous avons déjà été sollicitées par Madame le Député de Dabou, Honorine Assoi, qui voulait qu’on vienne aussi faire une édition dans sa région. Elle nous a appelé et nous a approchés pour demander un partenariat pour qu’on puisse venir faire une édition du HANDIMAM à Dabou. 

D’où est parti votre attachement pour les personnes vivant avec un handicap?

En fait, comme je l’ai dit plus haut, j’ai une ONG qui a déjà construit une école de trois salles de classe, un forage et des latrines pour les enfants du village de Datta, le campement de 8 kg qui a 2 km de Datta. Et pendant ma prospection, j’ai vu des enfants malades qui se débrouillaient à aller sur deux, trois voire quatre km pour pouvoir aller à l’école. J’ai été touché par mon cœur de mère. J’ai approché les parents de ces enfants-là qui ont montré un intérêt vraiment particulier à ce que je faisais le fait de venir offrir une école primaire à des personnes dans une région avec de l’eau potable, s’il vous plaît. Ils m’ont confié des enfants malades donc c’est de là qu’est parti le déclic. En fait, j’ai commencé avec le président des handicapés du Lôh-Djiboua, Fousseni Dramé. Nous avons fait la première édition du HANDIMAM qui a été vraiment un succès avec l’appui du parrain monsieur Serge Boka, que je salue au passage qui vit maintenant qui travaille maintenant au Congo qui est le premier adjoint au Maire de Divo. C’est lui qui est notre partenaire et notre parrain depuis la première jusqu’à la deuxième édition. 

Vu la réussite de la deuxième édition, il a demandé qu’on lance tout de suite la troisième édition parce que pendant la deuxième édition, nous avons eu des personnes qui sont venues de la sous-région pour assister au festival et les handicapés sont venus de partout. Par exemple d’Issia, de Gagnoa et d’Abidjan. Il y avait près de 300 handicapés au cours de cet événement. J’ai même reçu des présents comme un tableau qui m’a été offert par un aveugle professeur d’art plastique. On a aussi initié un concours culinaire et celle qui a gagné le concours est une dame aveugle. Elle a préparé devant tout le monde. Elle a été compétitive comme toutes les autres et elle a remporté le premier prix du concours culinaire. 

Est-ce que vous avez demandé de l’aide au Ministère en charge des personnes vivant avec un handicap? 

Je ne voudrais pas mentir, non je ne l’ai pas fait. Mais, pour les prochaines éditions, je voudrais bien sûr entrer en contact avec le Ministère. En fait, pourquoi je ne l’ai pas fait par le passé, parce que quand on fait les courriers qu’on dépose, on n’a jamais de retour. Il nous remercie simplement. On est obligé de se débrouiller tout seul et quand c’est comme ça ça fouette un peu l’orgueil. On passe à autre chose en fait. Sinon, dans la région, tout le monde connaît l’existence du HANDIMAM. 

Avez-vous un appel à lancer aux autorités de la région du Lôh-Djiboua et même ivoiriennes ?

Aujourd’hui, j’ai vraiment besoin de partenaire pour pouvoir aider ces personnes vivant avec un handicap avec qui je vis au quotidien et avec qui je travaille. Comme je vous l’ai dit, j’ai un centre artisanal où j’aide les femmes handicapées dans le métier de l’artisanat. Elles viennent de Divo. Elle passe la journée avec moi. Je leur apprends à faire travailler les files de raphia. Je lance vraiment un cri de cœur et si nous avons des institutions ou des mécènes qui peuvent nous venir en aide pour qu’on puisse créer un centre proprement pour les personnes vivant avec un handicap et aussi des écoles spécialisées pour les enfants handicapés. 

Patrick Bouyé

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