Un nouveau cycle de négociations pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza est prévu ce week-end au Caire, la capitale égyptienne. Mais les espoirs d’une fin du conflit dans la région, toujours bombardée par l’armée israélienne, se sont dissipés après l’assassinat d’un membre du Fatah palestinien lors d’une attaque israélienne au sud du Liban.
Ce jeudi (22), les forces armées israéliennes ont intensifié leurs opérations contre le Hamas. C’était la première fois qu’un leader du mouvement chiite était la cible d’une attaque israélienne depuis le début de la guerre.
Khalil Al-Maqdah, chef militaire du Fatah palestinien, a été tué mercredi (21). Selon le Fatah et une source sécuritaire libanaise, il a été tué lors d’une attaque israélienne contre son véhicule alors qu’il circulait à proximité de camps palestiniens adjacents à Saïda, la principale ville du sud du Liban.
“Cela montre, en effet, que Netanyahu s’oriente de plus en plus vers une politique extrémiste, c’est-à-dire coupant toutes les possibilités de négociation”, a déclaré à RFI Joseph Bahout, professeur de sciences politiques, directeur de l’Institut Issam Farès. politique et relations internationales à l’Université américaine de Beyrouth.
Pour l’expert, le Premier ministre israélien méprise le médiateur américain, habituellement son allié. “L’attaque du consulat iranien à Damas, l’assassinat de Fouad Choukr (le numéro trois du Hezbollah libanais) dans la banlieue sud de Beyrouth. Tout cela est une tentative d’entraîner la région dans un conflit de plus en plus large”, analyse-t-il.
“L’objectif serait probablement de confronter le monde à un conflit dans la région qui opposerait l’Iran, qui devient chaque jour et chaque heure une puissance nucléaire, aux puissances arabes, en disant enfin au monde qu’il ne s’agit pas simplement d’un problème de Gaza. “, estime Bahout. “Je ne mène pas simplement une guerre pour punir le 7 octobre et récupérer des otages, mais pour sauver le Moyen-Orient de l’hégémonie iranienne grandissante”, ajoute-t-il.
Message au Fatah
Pour l’expert, à travers la mort d’Al-Maqdah, Israël veut envoyer un message au Fatah selon lequel il ne doit pas essayer d’avancer sur d’autres fronts de bataille comme celui de Cisjordanie. “Il y a un moment où nous nous attendons à ce que le front de Cisjordanie commence à bouger. Et il bouge de plus en plus”, dit-il.
Bahout affirme que le chef du parti nationaliste palestinien assassiné n’est pas important pour le Liban, mais que son frère l’est. “C’est donc aussi un message pour son frère, lui disant peut-être qu’il sera le prochain sur la liste si les choses empirent entre le mouvement palestinien et Israël. Il y a donc beaucoup de messages subliminaux, mais ce qui est important, c’est que c’est la première fois que le Fatah est directement visé au Liban”, affirme-t-il.
Ces derniers jours, les échanges de tirs ont été particulièrement intenses entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne, qui ont touché des cibles dans la plaine de la Bekaa. Le mouvement chiite a, à son tour, revendiqué les attaques de missiles contre la ville de Katzrin, dans la région du Golan, annexée par Israël.